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       Ils se cachent, ils se perchent, ils s’engouffrent et se faufilent. De nombreux animaux se réfugient dans nos villes, chaque jour un peu plus privés de leur habitat naturel.

Cet ensemble d’ateliers imaginés pour les mercredis de l’Archi du CAUE d’Annecy est une recherche participative autour des animaux commensaux et synurbique, invitant à imaginer les espèces qui demain peupleront nos villes. La première partie des ateliers est consacrée à l’observation des animaux urbains. Tout au long d’un parcours autour du CAUE et aux abords du lac les participants cherchent des traces, des indices de leur présence :

- Leurs empreintes nous indique un parcours, un déplacement et par extension un territoire. Un chemin souvent emprunté devient petit à petit visible et nous renseigne sur la taille d’un animal par exemple.

- Leurs chants, leurs mélodies, leurs rythmes, leurs cris remplissent l’espace de conversations qui nous racontent leur vie quotidienne.

- Leurs parures et leurs aspects, parfois somptueux, parfois repoussant, souvent étranges à nos yeux et autant de recherches en cours pour survivre et s’adapter à la multiplicité des environnements de la terre.

 

 

 

 

 

Perché

caché

La seconde partie des ateliers collecte les recherches des participants pour nourrir un nouvel objectif : imaginer une nouvelle espèce, qui demain vivra à Annecy. Elle sera adaptée à la ville sous tous ses aspects, qu’il s’agisse de sa mobilité, de sa source d’énergie ou de son mode d’habiter.

 Dissimulées entre toutes ces choses peuvent se lire leurs propres réflexions et interrogations sur la place que nous accordons aux animaux, non seulement dans nos villes mais surtout dans nos pensées, au creux de notre empathie.

Et si demain nous les considérions comme des voisins, des amis, des êtres vivants à l’égal de l’humain, une nouvelle symbiose urbaine pourrait en émerger.

 

un projet mené par

maxime prangé

au CAUE de Haute-Savoie

Espèce endémique de la région d’Annecy, cet animal fait partie des crustacés polymériques. Il a été découvert pour la première fois aux abords de l'ancienne déchetterie à ciel ouvert de Rumilly vers la fin du XXIIème siècle. Ses origines restent inconnues à ce jour.

 

La population actuelle dépasse les 350 individus pour la seule zone du centre-ville d'Annecy généralement aux abords des poubelles de tris. Quelques groupes commencent à migrer vers l’extérieur de la ville et le pourtour du lac.

En effet sa particularité première, qui détermine sa zone d'habitat comme son territoire étendu, est qu'il métabolise différents polymères plastiques issus des emballages de nos produits alimentaires ou autres déchets à usage unique produits par les humains.

La matière traverse différentes transformations dans son organisme et est employé d’une part à la croissance de son corps, et d’autre part comme filament qu’il expulse de son corps et utilise dans la construction de son habitat.

On peut généralement déterminer l’âge d’un Ouistiplasti au nombre d’anneaux constituant ses membres latéraux et supérieur. Il n’y a cependant pas de notion d’hérédité formelle ou de prédisposition génétique à la taille, la forme et la distribution de leurs anneaux. Ils se forment vraisemblablement selon des critères environnementaux et esthétiques.

Le Ouistiplasti se déplace grâce à des roues dont le nombre et la taille raconte en partie son parcours et peuvent parfois donner des indices sur sa personnalité. Il a une préférence pour les sols lisses en béton voir goudronnés. Ce mode de mobilité intrigue encore aujourd’hui les scientifiques puisqu’il n’existe pas d’autres espèces sur terre ayant évolué dans cette direction.

 

 

Il se déplace de façon latérale par rapport à l’axe de son corps à la manière d’un skateboard ; l’extrême finesse de son corps lui confère une friction minimale dans l’air, il peut ainsi atteindre des vitesses dépassant les 100 km/h mais se conforme la plupart du temps au flux environnant (une récente étude menée par la ville démontre leur compréhension ainsi qu’un respect total du code de la route).

Les Ouistiplastis vivent en petite communauté d’une dizaine d’individus indépendamment de la proximité avec une source d’alimentation. Leur habitat est un assemblage de plusieurs « nids » de différentes tailles selon l’Age des occupants, construits à même le sol.

Lorsqu’un nid devient trop étroit, un roulement s’opère en même temps qu’un nouveau nid adapté à la taille du plus grand Ouistiplasti de la communauté est collectivement construit.

Il est rare de trouver un nid dans la taille a été agrandie à plusieurs reprises, hormis chez certains individus choisissant temporairement un mode de vie solitaire.

Les nids sont rigoureusement identiques en termes d’aspect et de forme. Ils sont faits du même plastique également, transparent, fin et d’une teinte légèrement blanche qui accentue la brillance et l’effet miroitant du nid.

 

Le OUISTIPLASTI

par Clémence & Jessie